Si le passé récent a laissé des traces qui marquent le paysage actuel, l’histoire lointaine de ECCLESIA SANCTI VINCENTII DE MALCUSIA (1) se fait plus discrète.

L’occupation humaine de cette contrée est très ancienne comme en témoignent six vases funéraires de l’époque préhistorique retrouvés au Trou de la Rousse ainsi que des haches à douille et un bracelet d’argent découverts dans les environs de Sainte-Marie-du-Mont (2).

A l’époque gallo-romaine qui trace routes et chemins de la vallée, succéda une longue période confuse et obscure, marquée d’invasions successives.

Au Moyen-âge, des conflits éclatent entre la Savoie et le Dauphiné qui organise sa défense et qui édifie entre le 13ème et le 14ème siècle, de nombreuses maisons fortes, construites sur les escarpements. Elles assurent la surveillance de la vallée.

Le Château du Montalieu a été l’une d’elles mais nous parvient profondément remanié.

A partir du 18ème siècle, Saint Vincent de Mercuze devient un haut-lieu de la sidérurgie en Dauphiné. La famille de Marcieu a décidé de la construction d’un haut-fourneau à la Combe d’Alloix, qui fonctionne au charbon de bois. Le minerai est acheminé des fosses des environs d’Allevard à dos de mulets, pour être transformé dans notre village.

Il cesse définitivement son activité vers 1860.

A proximité du haut-fourneau, une vaste demeure du 18ème siècle attire le regard du promeneur qui est séduit par ses proportions, l’ordonnance de ses fenêtres et sa belle charpente cartusienne.

Ici est né, en 1823, Ernest Doudart de Lagrée, marin, explorateur et diplomate à qui fut confiée en 1862 une mission auprès du roi du Cambodge. Elle le conduisit à la découverte des Temples d’Angkor et des œuvres de la civilisation khmère. Il meurt en 1868, épuisé par cette expédition. Deux monuments lui rendent hommage : son buste devant la Mairie et une stèle devant l’école.

Pour en savoir plus : Ernest Doudart de Lagrée

Un document détaillé et très bien documenté relatant l’histoire et dressant l’état des lieux patrimonial du village a été réalisé en 2006 par Christiane Penon et Emmanuelle Vin.

Pour le consulter, cliquez ici 

(1) Ce nom apparaît dans une charte de l’époque de Saint Hugues, Evêque de Grenoble (1080-1132). “Malcusia” désigne un passage difficile, un chemin de traverse

(2) Objets déposés au Musée Dauphinois à Grenoble